Majorité départementale / Ensemble pour la Sarthe - Droite, centre et société civile

Un effort partagé, mais juste

3 228 milliards d’euros ! C’est le montant de la dette de l’Etat français. Celle-ci atteindra 3 400 milliards dès 2025, dont 60 milliards d’intérêts (l’équivalent du budget de l’Éducation !) Ces chiffres exorbitants sont impalpables, presque irréels pour une majorité de nos concitoyens. En 2012, au début du quinquennat de François Hollande, la dette s’élevait à 1 616 milliards d’euros. L’État a doublé ce montant en seulement 12 ans ! Et cette facture astronomique, c’est bien celle des derniers quinquennats très dépensiers. 
Nous avons alerté à de nombreuses reprises sur la situation délétère des finances publiques. En vain. Ce n’est donc pas une surprise si les collectivités doivent, une nouvelle fois, faire des efforts pour préserver le modèle français et sa crédibilité sur le plan international. Michel Barnier a dû s’atteler à un vaste chantier, impopulaire et délicat, pour tenter de corriger le tir. Des efforts ont été demandés à tous. Cependant, pour nous, Départements, faire de nouveaux efforts est aujourd’hui synonyme d’asphyxie. En effet, nos collectivités sont les seules à ne pas bénéficier d’un levier fiscal. Sans impôt, pas de marge de manœuvre. Et avec des dépenses sociales qui explosent, sur lesquelles nous n’avons aucune prise, les difficultés de gestion augmentent année après année. Nous avons compensé les hausses successives en matière d’allocations individuelles de solidarités (APA, PCH, RSA…), les dépenses supplémentaires pour l’enfance (100 M€ pour la Sarthe en 2024) ou encore en matière de ressources humaines. Alors même que nos recettes sont en chute libre. Notre majorité pilote donc son budget à l’euro près, afin de poursuivre le développement durable et structurant de la Sarthe. Notre dette par habitant est faible (baisse de 40 % entre 2012 et 2023). Notre investissons plus de 100 M€ par an dans l’économie locale. 
Cependant, les annonces de la première version du Projet de Loi de Finances 2025 sont venues bousculer une nouvelle fois les équilibres. Il s’agissait alors de trouver plus de 25 M€ pour combler notre budget ! À l’occasion des dernières Assises des Départements de France, Michel Barnier est par la suite revenu sur certaines des mesures évoquées, en annonçant une réduction très significative du taux de prélèvement du fonds de réserve et une possible augmentation du plafond des DMTO de 0,5 point. Mais, à l’heure où nous écrivons ces lignes, nul ne sait ce qui sera décidé précisément ! La France est plongée dans un contexte d’instabilité institutionnelle profond et une chose est sûre aujourd’hui : nous avons prévu d’étudier notre budget ligne par ligne. Différer peut-être certains projets. Tout en continuant d’assumer notre rôle premier, celui d’être le garant des solidarités territoriales, au service de la cohésion nationale. 
De l’intervention de Michel Barnier, au-delà des annonces financières, ce qu’il fallait retenir, c’est qu’un changement de ton de l’État s’était opéré à l’égard des Départements. Le Premier Ministre avait souligné l’importance du couple « Département – État ». Il avait également affirmé que le modèle actuel avait vécu et qu’il était temps d’en inventer un nouveau, plus libre. Le conseiller territorial, abrogé en 2012, serait de nouveau au cœur des réflexions, à l’instar de l’interdiction de cumul des mandats, qui permettrait de rapprocher les exécutifs locaux des discussions nationales. Remettre du terrain dans l’Hémicycle. En finir avec les politiques hors-sols et cesser de rajouter de nouvelles couches au millefeuille. Nos inquiétudes ont été prises en compte, nos voix ont été entendues, mais il faudra, dès demain, participer à l’effort collectif pour redresser la situation de notre pays.
 

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