Paul Chevallier, père de l'hématologie moderne

Né au Grand-Lucé en 1884, le médecin Paul Chevallier a révolutionné sa discipline, l'hématologie, la science qui étudie le sang. Reconnu par sa profession, le Sarthois était un pionnier, selon son élève le plus célèbre, le Professeur Jean Bernard !

« L’hématologie, la science du sang a plus changé pendant les 50 dernières années que pendant les 50 siècles précédents. Paul Chevallier est assurément, par son œuvre scientifique, l’un des principaux responsables de cette
révolution médicale qui donne aujourd’hui la vie à tant de malades jadis condamnés. » Ainsi parlait le Professeur Jean Bernard (1907-2006), un des plus grands médecins du XXe siècle, de son maître, le Sarthois Paul Chevallier. Ceux qui ont appris et exercé à ses côtés disent de lui qu’il a fondé l’hématologie française et « lui a donné son essor prodigieux dans le monde ». Né au Grand-Lucé en 1884, Paul Chevallier a fait le choix de la médecine après son internat au lycée du Mans : « Ma mère voulait faire de moi un évêque et mon père un amiral. Mon cousin qui étudiait la médecine à Paris me conseilla. Je me déclarai irrésistiblement attiré vers l’art de guérir. » Après la Première Guerre mondiale,
où il était médecin aide-major, il fit le choix de l’hématologie, considérée comme une discipline secondaire. On ne connaît alors que 4 groupes sanguins et la transfusion est un acte exceptionnel. Mais Paul Chevallier sent qu’il y a dans ce domaine, matière à de fructueuses recherches.

L’amitié de ses malades, la reconnaissance d’une profession

Avec son élève Jean Bernard, il crée la Société française d’hématologie,  « durant quelques années, la seule au monde », et la revue Le Sang. Paul Chevallier passe tout son temps à l’hôpital Cochin. Il étudie l’anémie, les leucémies, le cancer du système lymphatique. Il était très apprécié de ses malades « qu’il traitait avec une sorte de brusquerie affectueuse ». De nouveau mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale, le Sarthois, déjà chevalier de la Légion d’honneur, est décoré de la Croix de Guerre. Il rejoint l’hôpital Broussais, comme professeur des maladies du sang, une chaire créée pour lui. Son service de 100 lits accueillait chaque année environ 2 000 malades ainsi que des médecins étrangers venus se former. En 1954, il devient président de la Société internationale d’hématologie. Alors qu’il passe une retraite paisible dans l’Essonne, il accepte une mission d’enseignement en Iran, où il meurt d’un accident cardiaque à 76 ans. Ainsi s’acheva la vie d’un pionnier, tel que l’a décrit Jean Bernard en 1986, lorsque le collège du Grand-Lucé prit le nom de Paul Chevallier.

Le collège de sa ville lui rend hommage

Récemment rénové par le Département, le collège du Grand-Lucé porte depuis 1986 le nom de Paul Chevallier, né à quelques rues de là, rue Chalot. Présent à l’inauguration, le Professeur Jean Bernard a appris à la plupart des Lucéens, quel grand homme était celui qui a quitté la Sarthe en 1902.  « Seuls d’anciens étudiants en médecine et de vieux élus de l’époque savaient qui était Paul Chevallier », se souvient Régis Vallienne, conseiller départemental du canton et ancien élève du collège. « C’est Jean Bernard, venu pour l’inauguration, qui nous a appris que Paul Chevallier lui avait montré tout ce qu’il savait. C’est important que les Sarthois sachent quel médecin d’envergure était Paul Chevallier ! »

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