L’histoire de « La Sarthe Terre de Jeux » démarre avec une joueuse de croquet originaire de Saint-Corneille. Découvrez Jeanne Filleul-Brohy, témoin d’une époque révolue où la plus prestigieuse des compétitions se dé roulait dans le cadre de l’Exposition universelle.
C’était au début du siècle dernier. Déjà à Paris. Ce jour du printemps 1900, sur le terrain du cercle du Bois de Boulogne, la Sarthoise Jeanne Filleul-Brohy (1867- 1937) devient une pionnière. Engagée dans l’épreuve de croquet, elle fait partie des 3 premières femmes à avoir participé aux Jeux Olympiques. En tout, elles sont 22 participantes en 1900, sur 997 athlètes. « En comparaison, à Tokyo, en 2021, la parité était atteinte entre femmes et hommes », souligne Bruno Palmet, journaliste sportif sarthois. En 1900, lors de cette olympiade corrélée à l’Exposition universelle, qui s’étendait de mai à octobre, les femmes sont représentées dans 5 disciplines : tennis, voile, golf, équitation et croquet. Le croquet, comme la pêche à la ligne ou l’automobile, n’a été discipline olympique qu’une fois, à Paris 1900 ! Ce jeu, consistant à faire passer des boules en bois à travers des arceaux en les frappant à l’aide d’un maillet, « laissait une grande place à la tactique et à l’adresse ». Jeanne Filleul-Brohy termina 5e de ce concours olympique (en simple).
Un père conseiller général
De cette habitante de Saint-Corneille, on ne sait pas grand-chose, à l’exception de ce qu’on pouvait lire dans les rubriques mondaines des journaux de l’époque, comme son mariage le 9 novembre 1893 avec Georges Filleul-Brohy, ingénieur des ponts et chaussées : « la fiancée portait une ravissante toilette de satin blanc, recouverte de vieux point d’Alençon ». « À l’époque, on ne s’intéressait à l’événement sportif que sur l’angle du résultat », précise Bruno Palmet, « il n’y avait pas d’interviews ou de portraits de sportifs comme aujourd’hui ». C’est au château de La Perrigne, à Saint-Corneille, qu’on retrouve la trace de Jeanne Filleul-Brohy, née Haentjens !
Son père Alphonse-Alfred Haentjens (1824-1884) a exercé plusieurs mandats politiques, dont celui de conseiller général de la Sarthe (1858-1870). Son frère, Marcel Haentjens (1869-1915), lieute nant au 3e régiment de Dragons, participa également aux Jeux Olympiques de 1900, en croquet (10e ) et en équita tion (5e ). Son nom est également cité dans un article du magazine sportif La Vie au grand air vantant les mérites du croquet et relatant le concours olympique de 1900. « Ce qui m’étonne et me navre, c’est que les dames soient si peu nombreuses ! » y écrit le journaliste Paul Doyé qui regrette également l’absence de public aux épreuves.
La donne sera bien différente en 1924 pour le retour des Jeux Olympiques à Paris, dans des enceintes combles. L’histoire des Jeux en France était lancée et c’est avec une Sarthoise, Jeanne Filleul-Brohy, qu’elle a démarré !
ACHILLE SOUCHARD SUPERSTAR !
Nous sommes en 1920 et les Jeux Olympiques se déroulent à Anvers en Belgique. Achille Souchard (1900-1976), originaire d’Allonnes, vient de se classer à la 10e place de l’épreuve individuelle de cyclisme sur route lorsqu’il prend le départ de la course par équipe. Avec 3 autres coursiers, il devient champion olympique, la première médaille d’or de l’histoire du sport sarthois aux Jeux ! Rapide au sprint, Achille Souchard remportera les championnats de France sur route chez les amateurs (1922 et 1923) et les professionnels (1925 et 1926). Autre résultat probant, une 5e place en 1928 sur la reine des classiques, Paris-Roubaix !