Retour à la lumière pour le chirurgien des « gueules cassées »

La stèle rendant hommage au Docteur Henry Delagenière, pionnier de la chirurgie réparatrice pendant la Première Guerre mondiale, a été déplacée vers le parc Victor Hugo, dans le cadre de l’aménagement de l’espace Chanzy.

Sarthois d’adoption, Henry Delagenière a durablement marqué l’histoire du Mans en fondant la première clinique chirurgicale privée de France, en 1890. C’est lors de son internat à Paris, sa ville de naissance (il a vécu aussi à Angers) qu’il devient un partisan de « la décentralisation chirurgicale ». Son ambition : offrir à tous les Français les bienfaits de la chirurgie, jusqu’alors réservée aux très grandes villes.

Dans sa clinique mancelle, qui ne fermera qu’en 2000, Henry Delagenière multiplie les avancées en gynécologie, en chirurgie pulmonaire et des voies biliaires. Reconnu tant par son travail que par sa volonté de rendre la chirurgie accessible à tous, le Dr Delagenière va rentrer un peu plus encore dans l’histoire lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale.

AU CHEVET DES SOLDATS BLESSÉS DANS LES TRANCHÉES

Son fils Yves est au front en tant que médecin. Henry Delagenière s’intéresse alors aux « gueules cassées », ces soldats défigurés par les balles ou les éclats d’obus. Il a alors l’idée d’adapter un procédé habituellement utilisé sur les bras et les jambes : les greffes ostéopériostiques. Il s’agit ici de prélever une partie de la couche supérieure du tibia, le périoste, et de l’appliquer sur le visage du blessé. Cette technique apparaissant comme la plus aboutie a contribué à faire connaître le Dr Delagenière « par-delà les frontières ».

À l’image de son ami Léon Bollée, Henry Delagenière a été statufié par les Sarthois. En 1933, 3 ans après son décès, un monument est érigé en son hommage. Sculpté par Paul Manaut, il se compose d’une statue représentant une femme, soutenue par un socle où figure le portrait du Dr Delagenière. D’un poids total de 6,7 tonnes, elle s’appelle « Retour à la vie ».

Longtemps, cette stèle a fait face à l’entrée de la Cité administrative, côté rue Victor Hugo. À la suite de la déconstruction de l’immense immeuble de bureaux, le Conseil départemental a souhaité, dans le cadre du réaménagement de l’espace Chanzy, déplacer le monument dans le parc Victor Hugo.

C’est chose faite depuis ce mercredi 4 novembre. À son nouvel emplacement, à l’entrée du parc donnant sur les jardins de l’Hôtel du Département, elle est désormais à la vue de tous, permettant aux Sarthois de se réapproprier l’héritage de cet illustre médecin.

Le déplacement de la stèle en images

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